
Le drapeau d'Israël installé sur la mairie de Nice ne sera pas retiré tout de suite
Publié le :
01/06/2024
01
juin
juin
06
2024
@remy.dandan Le drapeau d'Israël installé sur la mairie de Nice, ne sera pas retiré tout de suite (TA Nice, 31 mai 2024, 2402751). Mais, le juge pourrait statuer dans le sens du retrait du drapeau, dans quelques mois. #Droit #Avocat #Drapeau #Actualité #Actualitéjuridique #Actualités #actualitésjuridiques #Infos ♬ son original - Rémy Dandan
Le 31 mai 2024, le Tribunal Administratif de Nice a rejeté la requête en référé-suspension par laquelle il lui était demandé de suspendre le refus du Maire de Nice de retirer le drapeau Israélien du fronton de sa Mairie (TA Nice, 31 mai 2024, 2402751) .
Ce rejet se fonde exclusivement sur l’absence d’urgence de la situation, et ne permet pas de déduire la légalité de l’installation d’un drapeau étranger sur le fronton d’une Mairie.
La décision du maire pourra donc être annulé dans plusieurs mois, lorsque le juge statuera sur la requête en excès de pouvoir (qui n’exige pas la démonstration d’une urgence).
Le principe de neutralité, obstacle à l’installation d’un drapeau sur une mairie
Les services publics sont soumis au principe de neutralité.Le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d'opinions politiques, religieuses ou philosophiques.
Le Conseil d’Etat a déjà eu à confronter ce principe de neutralité des services publics à l’installation d’un drapeau sur le fronton d’une mairie.
En effet, dans une décision du 27 juillet 2005, le Conseil d’Etat considérait que l’installation d’un drapeau caractérisait une opinion politique méconnaissant le principe de neutralité des services publics (Conseil d'Etat, 10ème et 9ème sous-sections réunies, du 27 juillet 2005, 259806, publié au recueil Lebon) :
« Considérant qu'en se fondant, pour apprécier la légalité de la délibération du 6 octobre 1995 par laquelle le conseil municipal de la COMMUNE DE SAINTE-ANNE a approuvé la pose d'un drapeau rouge, vert, noir sur le fronton de la mairie, sur la circonstance que le principe de neutralité des services publics s'oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d'opinions politiques, religieuses ou philosophiques, la cour administrative d'appel de Bordeaux n'a commis aucune erreur de droit ;
Considérant que la cour, en estimant que le drapeau rouge, vert et noir, s'il n'est pas l'emblème d'un parti politique déterminé, est le symbole d'une revendication politique exprimée par certains mouvements présents en Martinique, a porté sur les faits qui lui étaient soumis une appréciation exempte de dénaturation ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que la COMMUNE DE SAINTE-ANNE n'est pas fondée à demander l'annulation de l'arrêt attaqué, qui est suffisamment motivé ; » (Conseil d'Etat, 10ème et 9ème sous-sections réunies, du 27 juillet 2005, 259806, publié au recueil Lebon)
L’installation d’un drapeau sur une mairie : une ingérence dans une compétence exclusive de l’Etat
Plus récemment, en 2011, le tribunal administratif de Lyon déduisait des articles 52 et suivants de la Constitution une compétence exclusive de l’Etat en matière d’expression directe d’une prise de position dans le domaine de la politique étrangère de la France (TA Lyon, 6 juill. 2011, n° 1102501) :« qu’elle traduit ainsi l’expression directe d’une prise de position politique dans le domaine de la politique étrangère de la France, laquelle relève, en vertu des articles 52 et suivants de la Constitution, de la compétence exclusive de l’Etat ; » (TA Lyon, 6 juill. 2011, n° 1102501)
Dès lors, une jurisprudence semble établie et s’oppose à l’installation d’un drapeau étranger sur le fronton d’une mairie, lorsqu’une telle installation reflète une prise de position politique méconnaissant le principe de neutralité et la compétence exclusive de l’Etat.
Il est donc légitime de penser que la position du tribunal administratif de Nice change lorsqu’il statuera au fond, dans quelques mois, lorsque l’urgence ne sera pas une condition d’examen de la requête.
Historique
-
Urbanisme et environnement : certificat de projet sur les friches
Publié le : 14/06/2024 14 juin juin 06 2024Droit public / Droit de l'urbanismePour faciliter et sécuriser les projets de reconversion de friches, le décret n° 2024-452 du 21 mai 2024 instaure, jusqu’au 31 mai 2027, l'expérimentation d'un certificat de pro...Source : www.maisondescommunes85.fr
-
La dissolution de l'Assemblée nationale, qu'est-ce que c'est ?
Publié le : 12/06/2024 12 juin juin 06 2024Article du cabinet / Droit administratif et procédureLa dissolution de l’Assemblée nationale est un outil de résolution d’une crise ou d’un blocage institutionnel. Cet outil permet au président de demander au peuple de lui r...
-
Un mode d’emploi pour les groupes de besoins au collège
Publié le : 03/06/2024 03 juin juin 06 2024Droit public / Droit administratifUn vademecum du ministère de l’Éducation nationale propose outils et conseils pratiques pour accompagner la mise en place des groupes de besoins en mathématiques et en français....
-
Le drapeau d'Israël installé sur la mairie de Nice ne sera pas retiré tout de suite
Publié le : 01/06/2024 01 juin juin 06 2024Article du cabinet / Droit administratif et procédure@remy.dandan Le drapeau d'Israël installé sur la mairie de Nice, ne sera pas retiré tout de suite (TA Nice, 31 mai 2024, 2402751). Mais, le juge pourrait statuer dans le sens...
-
Droit de s'alimenter en rétention et dignité
Publié le : 30/05/2024 30 mai mai 05 2024Article du cabinet / Droits et libertés fondamentalesArticle du cabinet / Droit administratif et procédurePour la première fois, le Conseil constitutionnel lie le droit de s'alimenter (en rétention) au droit à la dignité (Décision n° 2024-1090 QPC du 28 mai 2024, M. Mohamed K.)...
-
Avis sur un projet de loi relatif au développement de l’offre de logements abordables
Publié le : 30/05/2024 30 mai mai 05 2024Droit public / Droit de l'urbanismeLe Gouvernement a décidé de rendre public l'avis rendu par le Conseil d’État sur un projet de loi relatif au développement de l’offre de logements abordables...Source : www.conseil-etat.fr